Vivre sa religion au jour le jour

Publié le 24 Novembre 2014

Ce qui suit ne reflète que mon propre point de vue issu de ma propre compréhension. 

 

Il ne faut pas confondre l'homme Jésus avec le divin Michaël, comme cela a été fait dans la religion chrétienne qui assimile de plus en plus le Christ (Michaël) à Dieu lui-même. Du coup, l'être humain est passé à la trappe, nous empêchant par là-même de nous « identifier » à lui. En effet, on peut s'inspirer de l'homme qu'il était mais pas le prendre pour exemple, ne serait-ce que parce que les circonstances de vie sont différentes.

 

La foi comme fondement de la vie quotidienne

JÉSUS avait en Dieu une foi sublime venant du cœur. Il éprouva les hauts et les bas ordinaires de l'existence humaine, mais il ne mit jamais religieusement en doute les soins et les directives de Dieu. Sa foi était le fruit d'une clairvoyance née de l'activité de la présence divine de son Ajusteur intérieur. Cette foi n'était ni traditionnelle, ni simplement intellectuelle; elle était entièrement personnelle et purement spirituelle.

Ce qui me frappe le plus chez Jésus, c'est sa capacité à consacrer totalement et sans réserve sa vie toute entière à sa mission. Comme il dit : « il coupa les ponts derrière lui ». J'admire cela mais je n'en suis pas encore là, loin s'en faut ! Même s'il m'arrive parfois de me mettre au pied du mur pour obtenir un résultat recherché. Se placer dans une position telle qu'on ne pourra rien faire d'autre que d'aller de l'avant. Mais il en faut bien du courage pour cela, courage qui me manque parfois, je le reconnais. Car il ne faut avoir peur de rien, comme Jésus, ce qui n'est pas encore mon cas, même si, là aussi, je m'améliore sur ce plan.

Un autre point frappant également c'est que, bien qu'étant la personne que l'on sait, il restait simple, abordable et humble. Bien des gens devraient prendre exemple sur ce « modèle » ! A vrai dire, je trouve que l'humilité n'est pas vertu très recherchée parmi mes contemporains, en tout cas ceux que je connais. Pourtant, une fois dans ma vie, il y a fort longtemps, j'étais encore jeune, j'ai rencontré une personne semblable, tout à la fois simple et abordable et en même temps d'une grande richesse intérieure.

Jésus délivrait également son message à tous ceux qui désiraient l'entendre, indépendamment de la couleur ou de l'origine sociale. Il était universel, au sens le plus large qui soit. Certaines églises (et leurs représentants et fidèles) feraient bien de s'en inspirer ! En ce qui me concerne, ainsi que j'ai déjà dit et bien que n'étant pas sectaire, j'ai parfois du mal à me faire à l'idée que certaines personnes que je croise ont effectivement en eux un ajusteur, tout comme moi et que, ma foi, leur destinée pourrait être identique à la mienne, en fin de compte. C'est mon côté imparfait, je suppose.

Également, ce qui est frappant c'est sa manière de n'être jamais découragé par les difficultés matérielles. Même si à présent je ne baisse plus les bras devant les aléas de la vie, je dois prendre sur moi pour les affronter puis les surmonter. A cette occasion, j'ai pu expérimenter de première main que, comme dit l'adage, « ce que l'on craint le plus n'arrive jamais ».

Il était également enthousiaste sans être fanatique, alors que tant de nos contemporains succombent à cet écueil-là. Plus je réfléchis à ce qu'à du être Jésus et plus je vois à quel point il était parfait en tous points, alors même qu'il est dit dans le LU (je ne plus où exactement) que sa vie ne fut pas « parfaite » même si nous nous devons, en raison de notre imperfection (pardon, mon imperfection...), la considérer comme telle.

Je ne sais pas pour vous, mais je fais souvent le parallèle entre la vie de Jésus et son message et le LU lui-même, un peu comme si le premier s'était incarné dans le second. 

 

Être gentil mais pas naïf

On ne serait ni choqué ni troublé par certaines vigoureuses proclamations de Jésus si l'on voulait seulement se rappeler qu'il était l'homme religieux le plus sincère et le plus dévoué du monde. Il était un mortel entièrement dédié, consacré sans réserve à faire la volonté de son Père. Beaucoup de ses sentences apparemment dures représentaient plutôt une profession personnelle de foi et une promesse de dévouement que des commandements à ses disciples. Ce furent son unité de dessein et sa dévotion désintéressée qui lui permirent de faire en une seule vie des progrès aussi extraordinaires dans la conquête de la pensée humaine. Beaucoup de ses déclarations devraient être considérées comme des confessions de ce qu'il exigeait de lui-même et non comme des exigences imposées à ses fidèles.

On se fait parfois l'idée que Jésus était gentil (voire même naïf) et qu'il n'avait jamais un mot plus haut que l'autre. Il était sincère et ne cachait rien à ses proches, au risque de parfois leur déplaire ou de les surprendre. Il était avant tout l'ami fidèle qui pointe du doigt les défauts ou les insuffisances de chacun. Il n'était cependant pas blessant, d'ailleurs il montrait lui-même l'exemple de la manière dont chacun devrait se conduire. Il n'avait aucune compromission, sa mission passait avant tout, avant ce que pouvaient penser les autres de lui. Il accomplissait en toute heure la volonté du Père et ne se laissait pas attendrir ou détourner de sa voie. Il faisait toute chose à sa manière qui était celle de son Père.

Cela me fait penser qu'il y a parfois à « choisir » entre ce qui nous semble juste et ce que nos proches attendent de nous. Heureux ceux qui partagent leur attachement au LU avec leurs proches, ce n'est pas toujours le cas. Il faut parvenir à concilier les hautes valeurs que nous recherchons et la vie quotidienne qui se situe parfois à cent lieues de tout cela. Ce n'est pas tant la vie quotidienne qui pose problème que le fait que celle-ci ne soit pas partagée spirituellement parlant mais seulement à un niveau strictement matériel. Car connaître le LU, ce n'est pas seulement apprendre des choses nouvelles ou lire un livre extraordinaire, c'est en premier lieu mettre le pied dans une réalité nouvelle et plus élevée. Et là, on peut se sentir parfois un peu seul ou peut-être seulement regretter qu'une personne qu'on aime particulièrement soit « si loin », on pourrait même dire « si bas ».

Cela me fait un peu penser à ces deux âmes qui arrivent toutes deux au Paradis (ou est-ce à Havona, je ne sais plus) et dont l'une se voit refuser l'entrée. Le premier geste de celle qui est admise est de rester avec son compagnon. Il doit être bien triste, même s'il sait qu'ils se retrouveront, plus tard, quelque part sur le chemin de l'éternité.

 

Dogmes et rites ne suffisent pas

La théologie peut fixer, formuler, définir, et dogmatiser la foi mais, dans la vie humaine de Jésus, la foi était personnelle, vivante, originale, spontanée, et purement spirituelle. Elle n'était ni un respect pour la tradition, ni une simple croyance intellectuelle tenue pour un credo sacré, mais plutôt une expérience sublime et une profonde conviction qui le tenaient en sécurité. Sa foi était si réelle et si totalement inclusive qu'elle balaya absolument tous les doutes spirituels et détruisit efficacement tout désir opposé.

J'ai toujours du mal à expliquer la différence entre la religion (les rites), les croyances (le dogme) et la foi. Cette dernière est l'expérience vivante de la présence de Dieu en nous. Elle n'est pas la simple croyance en un dogme ou en un système théologique qui ne saurait être qu'intellectuelle. C'est la « conscience » que je dirais inconsciente de la présence de l'ajusteur en nous, c'est l'assurance de la promesse d'éternité, c'est la vision du plus vaste horizon de l'aventure cosmique qui nous attend.

Jésus ne saurait être un « intermédiaire » de plus, à l'instar des prêtres ou pasteurs qui sont censés être la « courroie de transmissions » avec Dieu, alors que nous n'avons nul besoin de « traducteur » puisque, comme nous le savons tous, Dieu est en nous. L'ajusteur qui vit en nous murmure à l'oreille des « finalitaires en devenir » que nous sommes, dans l'espoir de nous faire grandir, éclore et de parvenir un jour (encore lointain en ce qui me concerne) à la fusion tant espérée.

 

Suivre Jésus

« Suivre Jésus », cela signifie partager personnellement sa foi religieuse et entrer dans l'esprit de la vie du Maître consacrée au service désintéressé des hommes. L'une des choses les plus importantes de la vie humaine consiste à trouver ce que Jésus croyait, à découvrir ses idéaux, et à s'efforcer d'accomplir le dessein élevé de sa vie. De toutes les connaissances humaines, celle qui présente la plus grande valeur est de connaître la vie religieuse de Jésus et la manière dont il la vécut.

Suivre Jésus signifie s'en inspirer et, en cela le LU est un précieux « guide de vie » (la vie de Jésus en tout cas). D'ailleurs, n'est-il pas dit quelque part que « si notre personnalité ne nous plaît pas, nous n'avons qu'à emprunter celle de Jésus qui nous nous servira toujours bien ».

 

« Jésus ne discuta jamais la paternité de Dieu ni la fraternité des hommes ; il était une illustration vivante de la première et une profonde manifestation de la seconde. »

 

Et je souligne à mon tour cette dernière phrase. C'est ce vers quoi nous devons tendre ! Pas de grands discours à propos de la paternité de Dieu ou de la fraternité des hommes, mais des actes : nous devons être nous-même l'exemple qui incitera les non-croyants à se rapprocher de Dieu et mieux servir leurs prochains. Nous n'avons pas tant besoin d'être parfaits pour ça (heureusement, parce que ce serait désespérant, vu que nous ne sommes pas parfaits, justement) que d'être sincères et d'agir en accord avec notre foi et avec nos valeurs.

 

S'aimer soi-même pour aimer les autres

« Commencer à s’aimer c’est donc voir (évaluer) ce qu’il y a de respectable dans sa vie, donc aimer son prochain c’est peut être aussi mettre en valeur ce qu’il y a de respectable dans leurs vies. »

 

J'ajouterai qu'il convient également d'accepter ce qu'il y a de moins « respectable » dans nos vies et de nous pardonner ces « errements ». Les oublier, les glisser sous le tapis parce que ça  soulage c'est facile, mais se pardonner vraiment ça n'est pas toujours simple. Il nous faut apprendre à extirper ces vieux squelettes et à les mettre au jour pour les dépoussiérer. Si nous avons tout un chapelet de « bonnes actions » derrière nous, nous avons aussi tout un chapelet de « noirceurs » en nous. Ces deux aspects sont ce qui fonde notre « nous » et la mauvaise part de nous-même est peut-être la plus lourde. Se repentir, se racheter, agir d'une autre manière dans des circonstances similaires. Les anges nous représentent à nouveau les situations qui vont, non seulement éclairer cette « mauvaise part », mais aussi nous permettre de mettre en œuvre « en pratique » notre nouveau moi, celui qui s'est repenti, qui a appris, qui a grandi.

 

Les temps sont mûrs pour constater la résurrection symbolique du Jésus humain, sortant du tombeau des traditions théologiques et des dogmes religieux de dix-neuf siècles.

Les temps sont mûrs pour constater la résurrection symbolique du Jésus humain, sortant du tombeau des traditions théologiques et des dogmes religieux de dix-neuf siècles.